Compositeur et chef d’orchestre allemand, né le 14 mai 1885 à Breslau (Empire allemand à l’époque – Wroclaw en Pologne aujourd’hui) et mort le 6 juillet 1973 à Zurich.
Il fut un disciple de Gustav Mahler à Vienne et prit des leçons de composition auprès de Schönberg à Berlin et aux États-Unis pendant la guerre.
Chef de l’Opéra de Strasbourg dirigé par Hans Pfitzner puis à l’Opéra Kroll de Berlin, il créa des œuvres de Schönberg, Paul Hindemith, Kurt Weill, Franz Schreker, Ernst Krenek et dirigea tous les compositeurs modernes de son époque.
Le 12 février 1933, alors que Hitler est arrivé à la Chancellerie le 30 janvier, Klemperer donne Tannhäuser de Wagner en concert.
D’origine juive – malgré une conversion au catholicisme – Otto Klemperer fuit dès 1933 le régime nazi et son Allemagne natale pour les États-Unis où il est rapidement nommé chef d’orchestre du Los Angeles Philharmonic Orchestra.
Le monde musical allemand se montrant réticent à le réinstaller à la tête d’une phalange importante dans l’immédiat après-guerre, il dirigea d’abord à Budapest, puis à Londres où il fut pris sous contrat pour EMI par Walter Legge. Devenu un elder statesman de la musique, surtout après la mort de ses collègues et contemporains Furtwängler, Toscanini, Erich Kleiber, Mengelberg et Walter, il devint sur ses vieux jours un invité de marque de nombreux orchestres, surtout à partir de la fin des années 1950.
C’est à cette époque que Walter Legge fait connaître Klemperer au monde entier en enregistrant en une quinzaine d’années presque tout son répertoire avec l’Orchestre Philharmonica dont il devient chef principal.
À la fin des années 1960, une série de concerts triomphaux à Vienne et à Munich (succédant à ceux donnés à Cologne quelques temps plus tôt) marqua la réconciliation entre le chef et l’univers culturel dont il fut toujours le représentant.
Marqué par l’expérience amère de l’exil, Otto Klemperer s’est détourné après 1945 du répertoire moderne (excepté Mahler) pour se consacrer au répertoire austro-germanique classique et romantique.
Sa discographie officielle ne compte presque que des œuvres écrites avant 1918.
En tant que compositeur, Klemperer a écrit des symphonies d’inspiration mahlérienne qui n’ont laissé aucune trace dans le répertoire à ce jour.